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Liaigre et l'Asie - partie 2

 

Le style de Liaigre se nourrit de multiples inspirations qui ont au fil des années contribué à créer un univers unique. Ce vocabulaire esthétique conjugue la rigueur du mobilier français de la fin du XVIIIème siècle (celui que l’on nomme couramment Louis XVI) et le modernisme des années 1920-30. Mais à ces fondamentaux, il faut ajouter le dialogue entre l’ancrage parisien de Liaigre  et ses relations avec l’Asie. Chine, Japon, Vietnam, Thaïlande, s’invitent régulièrement dans l’imaginaire créatif du Studio, qu’il s’agisse d’interpréter des formes, d’adopter une technique particulière, un matériau ou une palette de couleurs. Tour d’horizon…

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Le style de Liaigre se nourrit de multiples inspirations qui ont au fil des années contribué à créer un univers unique. Ce vocabulaire esthétique conjugue la rigueur du mobilier français de la fin du XVIIIème siècle (celui que l’on nomme couramment Louis XVI) et le modernisme des années 1920-30. Mais à ces fondamentaux, il faut ajouter le dialogue entre l’ancrage parisien de Liaigre  et ses relations avec l’Asie. Chine, Japon, Vietnam, Thaïlande, s’invitent régulièrement dans l’imaginaire créatif du Studio, qu’il s’agisse d’interpréter des formes, d’adopter une technique particulière, un matériau ou une palette de couleurs. Tour d’horizon…

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On a l’habitude lorsque l’on évoque les créations du studio (mobilier, luminaires, accessoires) de parler de formes épurées… Cette écriture toute en retenue, s’est imposée dès les années 1980. L’idéal esthétique développé par Christian Liaigre et son équipe consistait alors à dessiner des objets avant d’en supprimer les éléments superflus pour ne conserver finalement que l’essentiel. Quatre décennies plus tard, ce principe créatif demeure inchangé. Cette économie du trait a donné naissance à une “ligne claire” qui caractérise toutes les créations signées Liaigre. Ce design dans son dépouillement élégant a tout d’une écriture : il est dessin ou calligraphie dans l’espace, comme peuvent l’être les éléments de mobilier ou les objets usuels de l’extrême orient. Certaines pièces à l’exemple du bureau Nagoya, du tabouret Pluie ou Nagato illustrent parfaitement cette relation particulière au dessin… Mais ce rapprochement ne réside pas uniquement dans les apparences, il faut aussi parler d’un état d’esprit, de la définition d’un art de vivre qui se soucie d’une certaine profondeur, d’une authenticité et d’un rapport au temps long qui écarte d’emblée tout effet de mode. C’est une question de sensibilité, une poésie du quotidien exprimée à travers un environnement domestique et des objets dont l’apparente simplicité occulte l’élaboration rigoureuse.

L’Asie excelle dans une approche et un usage subtils de la couleur. C’est une manière de jouer sur les tonalités, comme sur de délicats effets de contrastes, ou sur les surfaces mates ou brillantes qui changent la perception de la couleur. Cette approche entre en résonance avec la façon dont Liaigre manipule la couleur. La multiplicité des gammes de noirs et de blancs chez Liaigre tout comme sa palette de rouges, de bleus ou de jaunes profonds, ne sont pas sans évoquer les nuances de l’Asie, qu’il s’agisse des tonalités de la laque, de l’émail ou celles utilisées dans les différents tissages de soie. La couleur chez Liaigre agit comme une ponctuation, elle se pose ici et là pour affirmer des articulations, souligner un détail, créer un effet de discontinuité ou participer à la mise en scène d’un espace. Là encore on peut observer une forme d’analogie avec la façon dont la couleur s’exprime dans l’habitat traditionnel notamment chinois et japonais. Si l’on ne peut pas qualifier cette sensibilité commune d’influence directe, il convient de parler d’un dialogue créatif qui ne cesse de s’enrichir au fil des projets et du développement international de Liaigre. 

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